3 octobre 2014

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Le même jour, Alain Juppée et Manuel Valls posent leur opposition radicale à la "GPA"

par Marie-Anne Frison-Roche

Le même jour, le 2 octobre 2014, Alain Juppé et Manuel Valls ont affirmé leur condamnation du contrat de maternité pour autrui.

L'ancien Premier Ministre, de droite, l'actuel Premier Ministre, de gauche, convergent.

Ils convergent sur la condamnation de la pratique.

Ils convergent sur ce qui fonde cette condamnation : le contrat de maternité pour autrui (dit souvent "GPA") est une marchandisation des corps des femmes et des enfants.

Le 2 octobre au soir, Alain Juppé était l'invité de l'émission de France 2.

Interrogé sur la question dite du "mariage du tous", il a tenu les propos suivants" :

Il a posé qu'il ne voulait pas, si une majorité de droite revient au pouvoir, que le droit français revienne sur l'ouverture par la loi de l'institution du mariage aux personnes de même sexe. Il a non seulement dit qu'il pensait que cela était de fait difficile, mais il a estimé que cela n'était pas souhaitable.

En revanche, il a posé que la question de la filiation était tout à fait différente.

C'est pourquoi il a affirmé que ce que l'on appelle la "GPA", ce que des personnes font faire à l'étranger pour contourner la loi française, est "un scandale". Il a rappelé qu'il faut lutter contre "la marchandisation des corps, ici celui des femmes et des enfants". C'est pourquoi il a déclaré qu'il fallait que la prohibition de la GPA, établie par le droit français, demeure effective.

Mentionnant le fait que des "instances supra-nationales" ne semblent pas partager cette opinion (il ne pouvait alors que viser les arrêts rendus par la CEDH le 26 juin 2014), il a affirmé que cela n'entamait pas sa volonté.

Plus encore, il a affirmé que, s'il fallait pour cela modifier la "loi Taubira" (loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples entre personnes de même sexe), dans ses dispositions concernant la filiation, il concevait de le faire.

Ainsi, pour résumer, pour Alain Juppé, le lien horizontal du mariage, modifié par la "loi Taubira", ne sera pas remis en cause, mais, parce que le lien de filiation est essentiel, et parce que la GPA engendre la marchandisation des femmes et des enfants, alors dans ces dispositions-là mais dans celles-là seules, la loi devra être revue.

 

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Le même jour, dans un interview avec les journalistes du journal La Croix, Manuel Valls a pris également position sur la question du contrat de maternité pour autrui (appelé souvent "GPA").

Il avait antérieurement posé que ce contrat présentait certes des risques de "dérives", mais que l'acceptation de la pratique était incontournable et qu'il était possible de "réguler les dérives". Aujourd'hui, il affirme qu'il faut s'y opposer purement et simplement.

Dans cet interview, paru le 3 octobre 2014 au matin, Manuel Valls condamne le contrat de maternité pour autrui.

Il affirme qu'il s'agit d'une "pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes.".

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L'ancien Premier Ministre, de droite, l'actuel Premier Ministre, de gauche, convergent sur la solution.

L'ancien Premier Ministre, de droite, l'actuel Premier Ministre, de gauche, convergent sur ce qui fonde la solution : le fait que le contrat de maternité pour autrui ("GPA") est une vente des femmes et des enfants.

Il ne s'agit pas d'une pratique licite dont il faudrait "réguler" les "dérives".

C'est en soi fondamentalement et radicalement illicite.

Tant que l'on réprouve l'esclavage.

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