18 avril 2013

Base Documentaire : Doctrine

FOURNIER, Jacques

L'économie des besoins. Une nouvelle approche du service public

Référence complète : Fournier, J., L'économie des besoins. Une nouvelle approche du service public, éd. Odile Jacobs, 2013

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L'idée force de l'ouvrage est qu'il faut cesser de penser le service public comme un coût que doit supporter la société : il est une part de la production nationale qui satisfait les besoins humains fondamentaux.

L'enjeu est donc la rencontre efficace des besoins humains fondamentaux correctement définis et des mécanismes techniques de services publics mis en place. Cela engendre la détermination du niveau correct d'intervention (local, national, européen). Cela permet de placer correctement le curseur de la tarification (de la gratuité jusqu'au prix de marché).

Dans cette "économie des besoins" ainsi pensée, la nature publique ou privée des acteurs qui portent le service est indifférente dès l'instant qu'ils se reconnaissent dans les valeurs que la désignation des "besoins humains fondamentaux" constitue. L'on peut même considérer que l'établissement de ceux-ci est l'avenir de l'économie, et donc du service public renouvelé.

Pour étayer une telle démonstration, Jacques Fournier décrit tout d'abord l'action publique dans son rapport avec le marché et l'économie des besoins. Il y souligne les tensions entre le capitalisme, lui-même remis en cause, et les politiques publiques, souvent à bout de souffle. Il pense que tant la régulation du marché que les seuls services collectifs ne suffiront pas à donner une nouvelle dimension à l'action publique. En effet selon lui, le service public doit être la manifestation de "l'économie des besoins", constituant un au-delà du capitalisme.

Si l'on veut concevoir l'économie comme celle des besoins humains fondamentaux, alors il faut que soit tout d'abord établie une gouvernance collective. Selon l'auteur, celle-ci reste encore centrée sur l'Etat national. Les acteurs en charge de ce service public renouvelé peuvent être indifféremment publics ou privés, l'essentiel étant que le service aille à la rencontre du besoin.

Ainsi, dans ce nouveau modèle, les principes de base sont, l'égalité, la qualité et la convivialité. Les lignes d'action que tout acteur en charge d'un tel service public conçu pour répondre à une économie des besoins doivent être la diversification de l'offre, l'aptitude à concrétiser la demande et l'optimisation des conditions de l'échange.

Ainsi, peut être regardé en face la réalité des comptes. L'enjeu est donc de moderniser, sans que l'Etat soit banalisé (notamment dans la réforme de l'Etat). De la même façon, la dimension européenne doit être intégrée mais pas sous la forme d'une soumission au marché concurrentiel : il convient plutôt d'adopter une approche globale des services publics européens.

Enfin, l'auteur ayant ainsi les fondamentaux et la méthode peut exposé ce qui serait selon lui la pratique de cette nouvelle économie que serait l'économie des besoins.

Il s'agit avant tout de favoriser le développement humain, dans le sens d'une économie effective, à travers notamment le système éducatif et le service public de la santé.

Il souligne qu'une attention première doit être portée à la vie quotidienne, à travers la vie des familles et le souci que l'on doit avoir de l'habitat, de l'énergie, des transports et des télécommunications.

Un troisième besoin pratique est le besoin démocratique. Il concerne tout d'abord la sécurité, servie par la police et la justice. Il exige également la garantie des droits et la participation au débat public.

Pour que ce développement humain puisse concrètement s'opérer, il faut que l'on veille à la recherche, aux infrastructures et aux crédits.

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