April 16, 2016

Blog

Pour que l'enfant incestueux fabriqué par GPA soit juridiquement admissible, il faut "innocenter" l'auteur et effacer la mère : les industries de l'humain s'y emploient

by Marie-Anne Frison-Roche

Pour que le commerce des mères et des enfants devienne l'ordinaire, pour que la fabrication industrielles des enfants sur commande se mette en place,  que leurs mères les remettent à la naissance à ceux qui ont payé pour cela sans que plus personne ne disent rien, il faut imposer une chose : la disparition des mères.

C'est en marche.

Les mères sont en train de disparaître.

Cela n'est pas facile. Pour deux raisons.

En premier lieu, parce que la dégradation des femmes, la dégradation de ces êtres humains en purs et simples moyens de satisfaction du "désir d'être parent" d'êtres humains est difficile à accepter. 

En second lieu, parce que depuis toujours, les enfants ont été engendrés par leur mère. Même si elles abandonnent à leur naissance, ils ont une mère. Le Code civil organise l'accouchement sous X mais l'enfant n'est pas "sans mère". La mère peut être "inconnue", voire masquée de par sa volonté, mais l'enfant a une mère. Pour développer sans aucune entrave l'industrie des enfants, les entreprises martèlent avec douceur que les  enfants sont engendrés par des femmes "gestatrices" qui ne soient pas leurs mères. C'est une rupture anthropologique totale.

Pourquoi l'opérer ?

Pour l'argent.

La fabrication industrielle des enfants, fabriqués à la demande selon les indications précisées par celui qui en veut un, enfants délivrés dans le nombre voulu à la personne qui le requiert, quelque que soit la situation de celui qui a manifesté sa volonté d'être parenté (homme ou femme, seul ou non, jeune ou vieux, etc.), voilà l'industrie de l'avenir : l'industrie dans laquelle l'humain est la matière première. Comme celle-ci peut être produite sans fin, par l'engendrement industriel à base de collecte d'ovocytes et de ventes disponibles, l'argent va couler à flot.

Pour cela, il faut casser les "tabous". Un tabou est un Non. Et les Non, les entreprises veulent les éliminer, elles qui vendent du "toujours possibles". Mais les tabous sont gardés  par le Droit.

Le tabou premier et ultime, c'est le tabou de l'inceste.

Comment les entreprises peuvent faire tomber la prohibition de l'inceste, afin d'arriver dans un monde où "tout serait possible", contre les honoraires à la hauteur du désir de la prestation convoitée, un monde où seule règnerait la "Loi du Désir" dont le droit ne serait plus que la forme d'effectivité, c'est-à-dire un monde dont la seule substance serait la Loi du Marché !footnote-488 ?

Surtout pas en affrontant le Législateur, qui garde les règles fondamentales blocant les volontés particulières, notamment par l'ordre public!footnote-489. Pour le submerger en douceur, il est efficace de faire parler les "innocents", car l'innocence est l'arme sophistique des entreprises, l'innocence des nouveaux-nés - qui ne peuvent "mal vouloir" et désormais l'innocence de ceux qui recourent à la GPA entre frère et sœur.

Mesurez comme cela est bien fait. Pas de grands mots, pas de concepts, pas de principes, que des jolies histoires de bonheurs et de joies. Par exemple, un homme raconte donc en janvier 2016 l'extraordinaire aventure par laquelle sa sœur lui a offert son enfant.

Lire ci-dessous l'analyse de ce récit et sa confrontation à la réalité d'un enfant engendré par un frère et sa sœur,  conduisant à une revendication logique à l'effacement de la mère sauf au Droit à nier la prohibition de l'inceste.

La parole est prise par les personnes qui ont recours à la pratique de la maternité de substitution, puisque la technique de la sophistique de l'innocence a permis d'établir dans l'opinion qu'ils étaient aussi "innocents" que le nouveau-né qu'ils ont fait naître.  Les entreprises font oublier que les commanditaires mettent en esclavages une femme et emportent à la naissance l'enfant, laissant là la mère. Ces "parents d'intention" qui payent si cher les entreprises (agences, cliniques, médecins et avocats) pour devenir concrètement de "vrais parents" sont innocents, puisqu"ils étaient si malheureux de ne pas l'être alors qu'ils en avaient un si grand désir, décalage entre leur rêve et la réalité que le marché vient combler. Le fait qu'une femme en soit le moyen et que l'enfant ne soit qu'un moyen pour l'adulte de concrétiser son désir est désormais passer sous silence, puisque des mots ont été inventés, permettant de ne "plus le dire".
 
La parole douce et convaincante, qui pourrait abattre les tabous fondateurs plus efficacement qu'une armée, va donc être celle de l'adulte ayant le projet d'être parent et ne pouvant pas l'être. Mais, miracle et bonheur, son rêve se réalisera.
 
Et là peu importe le "moyen".  Ce qui signifie que "tous les moyens sont bons". 
Ainsi se diffusent des "récits merveilleux" de bonheur apporté par le moyen d'un femme qui a "apporté" l'enfant à celui qui a toujours tant désiré être père. Et si cette femme n'est pas une inconnue lointaine, ce qui obligent les "parents d'intention" à représenter la mère comme une sorte de "fée bleue", si elle est proche, c'est encore mieux. Si elle fait cela par un "don magnifique", c'est encore mieux. Si elle est la sœur de l'homme ayant ce désir dont l'insatisfaction brise la vie, c'est donc encore encore mieux.  L'heureux père va raconter cela en détail sur un blog qu'il va ouvrir tout exprès  en janvier 2016  (I).
 
L'effet sophistique est performant : face à ce discours d'expérience joyeuse où tout le monde est si heureux, le Droit devrait soit admettre que le tabou de l'inceste - ici entre frère et sœur - doit ne plus être pris en considération, soit admettre que la mère n'est plus la mère, que l'enfant n'a pas de mère, que la mère n'existe plus. Ainsi, le Droit est sommé de choisir ..., dans un "choix sophistique" puisque s'il veut sauver la prohibition la prohibition de l'inceste, il doit lui-même effacer les mères, ce qui est le but recherché par ceux qui veulent construire le marché des enfants!footnote-490 , la réponse apportée par le Droit signant la  défaite du Droit  (II).
 
Mais c'est le choix lui-même qui est un "piège sophistique", construit sous des récits en sucre filé pour que le Droit voulant préserver l'interdit de l'inceste abandonne les mères. C'est la question même que le Droit doit récuser en affirmant qu'une telle pratique par laquelle la sœur est la mère de l'enfant de son frère, ou la mère est la mère de l'enfant de son fils trouve comme seule réponse juridique le NON (III).
 
 
I. LE RÉCIT MERVEILLEUX D'UN BONHEUR APPORTÉ ENTRE L'HOMME SI MALHEUREUX, "PÈRE SANS ENFANT" ET SA SŒUR, SON "HÉROS", QUI FAIT ADVENIR L'ENFANT
 
Dans le récit que raconte l'intéressé sur son blog le 8 janvier 2016, il ne parle pas de l'enfant, il ne parle que de lui. Il titre le récit de sa merveilleuse aventure de la façon suivante : "A father without a child". Il estime que c'est la façon la plus exacte de se décrire. 
Ainsi, dans son esprit, ce n'est pas l'enfant qui fait le père!footnote-491, c'est l'adulte qui décide d'être père. Il devra donc possible d'être parent avant même la conception d'un enfant, si c'est le projet qui compte. S'il y a obstacle dans la mise en œuvre du projet, les entreprises de l'humain se chargeront contre honoraires de le surmonter, la "parentalité" étant déjà acquise.
Selon lui, c'est donc son "intention", sa volonté, son désir qui le fait père. Après, c'est de l'intendance, il faudra que l'enfant advienne. Mais il est déjà père avant que l'événement de l'engendrement et de la naissance n'advienne puisqu'il veut être père. L'enfant n'est donc que l'effet de son désir de "parentalité".  Désir unilatéral. 
 
Il raconte que ce désir a été contrarié pendant longtemps mais que dans trois semaines il sera père.
 
Il affirme qu'il a "voulu un enfant aussi longtemps qu'il s'en souvient",  qu'il en a toujours "rêvé", depuis ses 13 ans. Non pas tant pour faire sauter un enfant sur ses genoux, mais parce qu'il avait le désir profond d'"aimer quelque chose" ... : 
 
"I’ve wanted a child for as long as I can remember. I guess the feeling became its strongest around the time I hit my thirties.  I started to think about being a father all the time and even dreaming about it.  It’s a feeling that’s hard to put into words.  Its not like wanting to bounce a baby on your knee and squidge its cheek.  I’m so NOT a baby person in that way.  For me it was a deeper, even spiritual desire to love something, to raise it and teach it.  I told my family how I felt and they were wonderfully supportive.  This is the thing about my family, as dysfunctional as they are, they have always been encouraging, progressive and bursting with love.".
 
"to think about being a father" ? ; "to love something" ?
 
L'enfant, ainsi réifié, n'est qu'un moyen de devenir père.
 
Ses parent sont séparés. A 33 ans, il vit à Londres avec son père. Il est homosexuel. Il travaille comme "paralegal" dans un cabinet d'avocat. Sa mère vit à Houston.  Sa sœur a trois enfants et comme son frère elle vit avec sa mère. Ni lui ni sa sœur ne sont en couple.  La famille demeure très proche. 
 
Il explique que sa sœur a joué un rôle très important dans le fait de devenir parent, qu'il résume dans une formule qui oscille entre la formule publicitaire et la formule mathématique : 
 
"Actually it’s Suraiya who played a key part in my becoming a parent.  A couple of years ago she did something incredible - she offered to be surrogate for me if I could find a donor.  Her suggested approach was as follows:

My Sperm + Donor’s Egg + Suraiya’s Womb = BABY!"

Pourquoi est-ce si formidable si sa sœur est elle-même la mère de l'enfant ? Parce que c'est gratuit. Et il insiste sur l’altruisme que cela représente, puisque cet altruisme ne lui coûte rien et qu'il n'a pas les moyens de recourir à ce que l'on pourrait appeler un "ventre payant" (il n'est que paralegal, il n'est pas avocat)

"This plan was great for me because I’m not super rich and the traditional approach of the biological mother and surrogate being the same person was way too expensive for me.  But by just paying for the egg and having an amazing sister willing to carry it altruistically, we managed to make it just about affordable for me. "

 Il raconte ensuite comment il a pu acheter l'ovocyte sur Internet, ayant assez d'argent pour le faire puisque le ventre était gratuit. On remarquera dans le récit que c'est sa mère et son père qui ont choisi pour lui la donneuse, dans une démarche eugéniste, car lui il voulait juste une "jolie fille" , mais sa maman elle voulait plus de qualités (puisqu'ils ont décidé "en famille"). Tout l'argent arrive à une agence américaine opérant dans l'espace numérique, rémunérée par des honoraires.

I found a donor through an agency in the states that grants access to online profiles for a fee, containing medical history, pics and career and educational info.  Choosing the right girl was a typically Indian family effort and we made the decision as a committee.  To be honest I just wanted a pretty girl, my mum wanted an intelligent girl and my dad didn’t care who the hell she was as long as she had eggs (he’s the bouncing-knee-squidging-cheek type).  In the end I reached a compromise in the form of ‘Ali’, an Anglo-Hispanic girl from Idaho, really cute and with a psychology degree. I arranged for my sperm to be shipped to a clinic in San Francisco using one of those nitrogen tubes that you expect to see in a sci-fi movie about clones.  When the clinic received it, they fertilized the eggs and from that batch created an embryo. This was transferred into my sister and, to cut a long story long, went on to become a baby. 

Et voilà comment il restitue le rôle de sa sœur :

My sister is, in every way possible, my hero. 

 "in every way possible" ?

Il met sur son blog la photo de l'être humain qu'est ce bébé dans le ventre de sa sœur qui n'est jamais appelé "mère", mais qui est bien la mère de cet enfant, dont le nom est mentionné sur le document d'échographie du bébé.

 
 

 

La sœur est la mère de l'enfant. Et le père s'en réjouit. Et les parents du frère et de la sœur, qui ont participé à la fabrication de l'enfant du frère et de la sœur, s'en réjouissent.

Comment peuvent-ils le supporter ? Le lecteur peut-il le supporter ?

Cela est fait pour que le lecteur, pour le supporter disqualifier implicitement la réalité. En effet, ce récit ne devient audible, lisible, énonçable que si et seulement si :

que si et seulement si  l'on dit que cet homme était déjà père avant que l'enfant ne soit pas fabriqué....

que si et seulement si   l'on dit que la mère n'est pas la mère ...

Mais nous savons bien que les deux affirmations sont fausses, et que cette histoire est terrifiante. Elle est ici recouverte de sucre et de rose-bonbon. pour le masquer.

Pourquoi diffuser une telle histoire, présentée comme un merveilleux happy ending ?

C'est pour obliger le Droit à effacer les mère, seule solution juridique pour sauver la prohibition de l'inceste. Est ainsi construit un "choix" qui est un piège pour effacer les mères.

 

II. LA FABRICATION SOPHISTIQUE D'UN "CHOIX OBLIGÉ" POUR LE DROIT DE CHOISIR ENTRE RENONCER A LA PROHIBITION DE L'INCESTE OU EFFACER LA MÈRE
 
Les entreprises veulent installer l'industrie de l'humain, notamment la fabrication à la demande des enfants qui ne viennent au monde que par le "désir" que l'on a d'eux, les adultes étant donc déjà "parent" avant la conception, puisque c'est le "projet d'enfant" qui ferait désormais le parent. La volonté individuelle serait donc devenue la source unique et suffisante!footnote-492 de la venue au monde des enfants.
Seul le Droit en ce qu'il posent des principes qui gardent l'être humain et les fondements politiques de la société autour d'une Loi commune peut les empêcher.
 
C'est pourquoi les entreprises mettent les moyens. Par exemple, ici une sorte de deal autour de l'inceste, détour efficace pour obtenir l'effacement par le Droit lui-même des mères.
 
Un choix serait proposé au Droit : soit admettre l'inceste (II), soit effacer la mère (III). Mais il s'agit d'un choix sophistique, présenté à seule fin de faire passer l'industrie de l'humain. C'est ce choix même qu'il faut récuser et dire NON (IVI).
 
 
II. PREMIÈRE BRANCHE DU "CHOIX SOPHISTIQUE" : POUR ADMETTRE LA SITUATION, LE DROIT DEVRAIT ADMETTRE L'INCESTE
 
Reprenons les règles juridiques de base. Il est prohibé d'engendrer des enfants entre parents et enfants, entre frère et sœur. Il n'est pas prohibé d'avoir des relations sexuelles, dès l'instant que les personnes concernés sont adultes. C'est l'engendrement d'enfant qui est prohibé, car c'est la question du patrimoine génétique et de sa nécessaire dispersion qu'il s'agit.
 
Si l'engendrement incestueux a pourtant lieu, car cela n'est pas parce qu'un comportement est prohibé qu'il ne peut se faire, le Droit refuse alors de reconnaître ce que le Droit a  prohibé. Parce que c'est une question essentielle de filiation, il s'agit de disposition de droit civil (et non pas de droit pénal).
 
Ici, la sœur est la mère de l'enfant dont le frère est le père.
 
Elle est sa mère sur le document médical que le père a reproduit avec fierté sur son blog, elle est sa mère en Droit puisque c'est de son ventre que l'enfant va sortir.  Elle est sa mère en biologie puisque pendant 9 mois des échanges de toutes natures ont eu lieu.
 
Si le Droit, touché par la "sophistique de l'innocence" veut ne pas sanctionner "l'enfant innocent", et pas davantage les "adultes innocents"!footnote-493 : ce frère si gentil, cette sœur si gentille, les parents si gentils du frère et de la sœur qui décident de tout, il devrait donc renoncer à la prohibition de l'inceste.
 
En effet, le frère et la sœur n'ont eu aucune relation sexuelle.
 
La sœur est le "héros" de son frère et c'est une famille très unie avec des enfants adultes qui ne quittent pas les parents,qui va s'en plaindre ?  D'ailleurs, en quoi cela regarde le Droit ? D'ailleurs, cette histoire de prohibition de l'inceste n'est-elle pas une vieille lune pour anthropologues réactionnaires dont le Droit, plus pragmatique et plus moderne, devrait se défendre ?
 
Tout de même, l'on peut hésiter.
 
La prohibition de l'inceste est l'une des règles les plus fondamentales des sociétés et elle a une fondement à la fois d'exogamie et de redistribution du patrimoine génétique des individus et non pas de police morale des pratiques sexuelles des uns et des autres.
 
Mais si l'on veut garder cette règle, alors il faut nécessairement aller vers l'autre branche de l'alternative : en effet, pour qu'il n'y ait plus d'inceste, il faut mais il suffit de dire que ... la mère n'est pas la mère.
 
 
III. SECONDE BRANCHE DU "CHOIX SOPHISTIQUE" : POUR ADMETTRE LA SITUATION : LE DROIT DEVRAIT EFFACER LA MÈRE
 
Les entreprises qui accumulent les milliards grâces à la GPA (Agences dont le père évoque les honoraires dans son récit ; cliniques, avocats et médecins) ont une solution.
 
La voilà.
 
Il n'y aurait aucun inceste : cette si gentille sœur américaine qui a porté l'enfant pour son frère anglais n'est en rien la mère de l'enfant puisqu'elle n'en est que la ... "gestatrice".
 
A aucun moment, le père ne parle de mère. Il ne parle jamais que de "porteuse" : surrogate.
 
Ainsi, il n'y a pas de problème parce que la question de l'inceste ne se pose pas puisque la femme qui porte l'enfant n'en est pas la mère.
 
La sophistique est bien connue : pour supprimer le problème, supprimez la question.
Puisque le problème réside dans la mère, supprimez la mère.
 
La solution est donc trouvée : il faut effacer la mère. Les entreprises l'ont déjà fait, en exigeant dans tous les contrats, notamment en Californie que toutes les femmes acceptent par une clause ad hoc de stipuler qu'elles ne sont pas la mère de l'enfant. C'est la loi des parties. Elles ne sont plus rien, et reçoivent de l'argent en contrepartie de leur effacement. L'enfant qui a perdu sa mère par l'effet du contrat n'est pas compensé, mais il est tiers au contrat qui est signé entre les "parents d'intention" et l'agence ou/et la clinique qui perçoivent les honoraires.
 
De cette façon radicale, en ayant fait le pire, c'est-à-dire l'engendrement d'un enfant par un frère et une sœur, les entreprises visent à obtenir le maximum, à savoir l'effacement de la mère non plus seulement par le contrat mais encore par le Droit lui-même.
 
Le Droit est en effet pris dans un étau : s'il veut conserver la prohibition de l'inceste, alors il faudrait qu'il abandonne les mères.
 
C'est le but recherché.
 
 
IV. LE DROIT DOIT REJETER LE CHOIX SOPHISTIQUE ET DIRE NON
 
Ces récits ont pour but de faire fléchir en douceur le droit.
 
Ils reposent sur des "mots pour ne pas le dire"!footnote-494, qui ne parlent que de bonheur, de famille unie, d'entraide, de gratuité et de joie à venir, alors qu'il s'agit d'une industrie de l'humain à bâtir, qu'il s'agit d'argent à accumuler sur le malheur des femmes et des enfants, réduits à être de la matière première à la disposition d'autres êtres humains, dont l’égoïsme ne leur semble même plus conscient.
 
Une fois la mère disparue, tout devient possible. Par exemple la mère de l'homme qui se voit déjà père peut lui offrir de porter un enfant. Cela n'est pas certes pas concevable puisqu'elle est la mère de ce nouveau père, la grand-mère de son propre enfant. Mais cela est faisable, si des médecins implantent dans son corps un embryon fécondé par son fils.
 
Et cela se fait au Royaume-Uni.  Parce que cela ne fait par amour maternel, l'échange entre la mère et le fils se classe alors dans la catégorie juridique de la GPA éthique. L'inceste devient donc éthique, puisqu'il n'est pas payant.
 
Pour que cela soit supportable, il faut utiliser les mots pour ne pas le dire, nier tous les échanges entre la mère et l'enfant pendant la grossesse, remplacer le mot "mère" par gestatrice", représenter la grossesse comme un temps qui appartient au commanditaire qui établit avec l'enfant une relation à laquelle la femme, destituée de sa qualité de mère, est tiers. Ici, la destitution est revendiquée par la mère ou par la sœur pour que la qualification de l'inceste ne tombe pas.
 
Le Droit doit réagir face à ces pratiques où les sœurs sont les mères des enfants de leur frères, où les mères sont les mères et les grand-mères des enfants de leurs fils.
 
Cela ne sont pas de jolies histoires privées.
 
Ce sont des drames.
 
Drames pour les enfants.
 
Drames pour les sociétés dont les bases sont frappées, parce que des agences entendent faire de l'humain le nouvel or noir.
 
________
 
 
 
 

your comment